Volume 4: Num. 1 (2008)
Climate Change Migration, Refugee Protection, and Adaptive Capacity-Building
Robert McLeman
Résumé : Cet article traite de l’éventualité d’une migration et d’un déplacement de la population à grande échelle résultant des changements climatiques. La migration est une voie, parmi d’autres, par laquelle les ménages exposés aux contraintes climatiques peuvent s’adapter. En raison des tendances climatiques actuelles, l’accroissement de l’urbanisation dans les régions en développement et de la migration internationale le long de réseaux sociaux préexistants est à prévoir. La Convention relative au statut des réfugiés et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sont deux politiques internationales potentiellement pertinentes pour gérer la migration résultant des changements climatiques. La première ne confère pas de protection aux personnes déplacées par les changements climatiques, et cette absence de qualification risque de demeurer inchangée dans un avenir rapproché. La communauté internationale est cependant engagée, par la CCNUCC, à soutenir les nations en développement, plus vulnérables, dans leur processus d’adaptation aux impacts des changements climatiques. Cet engagement, de par l’accroissement des mesures alternatives d’adaptation, constitue une opportunité pour les nations développées de prévenir les migrations reliées aux changements climatiques
Bio-fuels in Canada: Normative Framework, Existing Regulations, and Politics of Intervention
Ngo Anh-Thu, Paule Halley & Peter Calkins
Résumé : En 1994, le Canada est devenu signataire du protocole de Kyoto. Cette entente internationale engage chaque pays à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de contrôler le réchauffement de la planète. Au niveau national, le Canada élabore une politique de développement durable qui se fonde notamment sur la promotion de la production et de la consommation des biocarburants, comme mesure de réduction des GES. C’est dans ce contexte que le fédéral et les provinces se dotent de nouveaux instruments et participent à la mise en oeuvre de moyens de production et de consommation durables à la réduction des gaz à effet de serre. Cette recherche fait état des développements touchant les biocarburants aux niveaux national et provincial pour ensuite discuter du choix des modes d’interventions s’offrant aux autorités publiques parmi les mesures réglementaires (lois et règlements), les instruments économiques (taxes et subventions), et les approches volontaires de la part des producteurs, des transformateurs et des consommateurs. Les résultats de l’étude suggèrent que le processus de prise de décisions des gouvernements quant à la manière d’intervenir est fortement influencé tant par un souci pour l’exploitation efficace des ressources naturelles que par les priorités du développement économique aux niveaux local et provincial. La réglementation provinciale a tendance donc à refléter les caractéristiques socioéconomiques de chaque province.La régulation de l’industrie minière canadienne dans les pays en développement : Quel potentiel pour la responsabilité sociale des entreprises ?
Gisèle Belem, Emmanuelle Champion & Corinne Gendron
Résumé : Depuis quelques années, les investissements des compagnies transnationales minières dans les pays en développement font l’objet d’intenses débats alors que leurs incidences sur la situation économique, sociale et environnementale des pays hôtes sont décriées par la société civile aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. Interpellés, plusieurs types d’acteurs dont l’industrie minière et les organisations internationales proposent, depuis plusieurs années, une large gamme de recommandations et de procédures, généralement d’adoption volontaire, dans le but d’encadrer l’activité de cette industrie. En effet, avec la mondialisation et la délocalisation des entreprises, les réglementations nationales à l’endroit des entreprises sont devenues désuètes, faisant ainsi place à une régulation moins contraignante particulièrement appréciée par le secteur privé qui fait ainsi la promotion d’une responsabilité sociale corporative réduite à des initiatives unilatérales. Cependant, devant les évidentes insuffisances de cette approche, de nouveaux instruments voient le jour. Ceux-ci proposent une articulation des régulations publiques et privées, nationales et internationales intégrant une multitude d’acteurs. Les accords-cadres internationaux qui font partie de ce type d’outils, représentent, à l’opinion des auteurs, un moyen d’articuler les initiatives de responsabilité sociale corporative et les normes supranationales sous un accord contraignant auquel adhèrent les entreprises.
Rohinton P. Medhora
En revue: Oli Brown et al., eds., Trade, Aid and Security: An Agenda for Peace and Development (London: Earthscan, 2007)